Dans un contexte post-pandémique et dans un monde en constante évolution, les entreprises doivent inventer un système de travail plus agile et plus flexible. C’est ainsi qu’est né un nouveau concept de travail, le “Smart Working”, que l’on retrouve aussi sous le nom de “New Ways of Working”. Il s’impose petit à petit comme un atout séduction pour les entreprises désireuses d’attirer et surtout retenir ses talents. Mais quelle réalité et quels bénéfices se cachent derrière le terme "Smart Working" ?

Le Smart Working ou la nouvelle culture du travail émergente

Apparu à la fin des années 2000 / début des années 2010 (1), le concept de Smart Working s’apparente davantage à une véritable mutation de la culture du travail qu’un simple changement d’organisation. S’appuyant sur la conviction selon laquelle des conditions de travail plus agiles et un cadre plus convivial favorisent l’épanouissement des idées, des projets et des personnes, ce New Ways of Working entend en effet aller plus loin que le télétravail et les organisations hybrides, nées dans l’après crise du COVID.

Bien sûr, la possibilité de travailler hors des murs de son entreprise reste un des fondamentaux du Smart Working. Cependant, la possibilité de gérer de manière plus autonome son emploi du temps est tout aussi important. En effet, le concept se développe autour des principes de responsabilité, d’autonomie, de confiance et de bien-être des collaborateurs… Autant d’aptitudes nécessaires à la libération de la créativité des équipes et à l’amélioration de la satisfaction des collaborateurs ainsi que de leur engagement. Dans cet esprit, un accord collectif relatif à la politique Smart Working d’une entreprise s’attachera à définir le cadre dans lequel les managers et leurs collaborateurs peuvent s’organiser par eux-mêmes pour atteindre les objectifs qui leur ont été fixés.

Avec le Smart Working, l’activité prime sur le lieu

Avec l’organisation hydride du travail, le concept de bureau a déjà évolué : on travaille aujourd’hui aussi bien depuis son logement que depuis son poste de travail en entreprise. Mais encore une fois, le concept va plus loin : il porte en effet une rénovation complète de la notion de bureau. Ainsi, ce dernier ne s’envisage plus comme un lieu physique ancré dans les bâtiments de l’entreprise. Il s’appréhende plutôt comme un espace qui se met au service de l’exécution d’un projet, d’une mission, un lieu de rencontre, de travail collaboratif, de convivialité, d’expérience dans un cadre motivant. Cette direction rejoint d’ailleurs le souhait des adultes européens, dont les ⅔ sont favorables au renforcement du "Anywhere Work” (2). À ce titre, le décuplement des accords d’entreprise portant sur le télétravail entre 2017 et 2021 en France est une donnée encourageante, de même que l’augmentation d’environ 7 % des offres d'emploi en télétravail aux États-Unis entre janvier 2020 et janvier 2021. Par ailleurs, la pratique du desk-sharing* ou encore donner la possibilité aux collaborateurs de travailler dans des tiers-lieux (espaces de coworking par exemple) peuvent entrer dans ce cadre.

* Nouvelle organisation de l’espace de travail basée sur le partage des bureaux.

Le Smart Working pour quels bénéfices concrets ?

Si le concept de Smart Working émerge de plus en plus dans les entreprises, c’est parce qu’il présente de nombreux avantages, aussi bien pour les organisations que pour les collaborateurs.

Du fait de la flexibilité sur laquelle il repose et parce qu’il stimule le développement de la créativité et l’innovation des collaborateurs, le Smart Working participe d’abord au renforcement de leur satisfaction, de leur implication ainsi que de leur sentiment d’appartenance. Par conséquent, il joue un rôle non négligeable dans la croissance de la productivité et à l’inverse dans la baisse des arrêts maladie ainsi que celle du taux d’absentéisme. De plus, il est un vecteur d’amélioration de l’image de l’entreprise, y compris au niveau de sa marque employeur. Il peut donc être un atout dans la course aux talents : il aide non seulement à attirer et à retenir les talents, mais également à disposer d’un vivier de talents international. D’autant que la part belle qu’il laisse aux organisations hybrides favorise des recrutements plus inclusifs, notamment vis-à-vis des personnes à mobilité réduite. Enfin, le Smart Working peut apporter une réponse dans un contexte de flambée des prix de l’énergie : la réduction des besoins en immobilier professionnel induit également une diminution des frais structurels, tels que les coûts de chauffage ou de climatisation.

D’un autre côté, les collaborateurs peuvent compter sur un meilleur équilibre de vie avec cette nouvelle façon de travailler. Ils économisent par ailleurs du temps de transport ainsi que de l’argent s’ils doivent prendre leur voiture personnelle pour se rendre au bureau. Tout cela participe à un amenuisement du stress, à condition que la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle soit bien respectée. C’est d’ailleurs en ce sens que l’Organisation Internationale du Travail a appelé les États à se doter de réglementations promouvant “le droit à la déconnection”. À noter que ce droit est par exemple inscrit dans l’article 55 de la loi Travail en France. Par ailleurs, le Parlement européen a adopté une résolution visant à protéger et reconnaître le droit à la déconnexion en dehors des heures de travail le 21 janvier 2021. Certaines entreprises prennent elles-mêmes les dispositions nécessaires. Dream11, une entreprise Indienne, prévoit par exemple un système de sanctions à l’encontre des salariés qui dérangent leurs collègues durant leurs vacances.

Au vu de ces avantages, le groupe AXA a adopté l’approche Smart Working dès 2020. D’abord mise en place dans les filiales employant plus de 70% des salariés du groupe 3, la démarche devrait avoir cours au sein de l’intégralité des entités d’ici la fin de l’année 2023. Cette dernière faisant partie intégrante de la culture d’AXA Partners, l'accès au télétravail a été facilité, de nouveaux espaces de convivialité ont été réaménagés, des possibilités de coworking ont été créées, entre autres choses.


*Sources :

1 : https://www.greatplacetowork.fr/ressources/articles/smart-working-reinvente-travail/

https://www.researchgate.net/publication/265683628_Smart_working_Rethinking_work_practices_to_leverage_employees'_innovation_potential

2 : étude Forrester Workforce Surevey 2022 : https://www.forrester.com/what-it-means/ep251-future-of-work-predictions-2022/

3 : The future of work: why Smart Working works for our people, organisation and business https://axaxl.com/fast-fast-forward/articles/the-future-of-work-why-smart-working-works-for-our-people-organisation-and-business